Aller au contenu

Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avaient pris part, se voyant trahis, résolurent de vendre au moins chèrement leur vie. L’un d’eux, proche parent du rajah, se précipitant sur lui en plein durbar, lui asséna un coup de son sabre recourbé, d’une telle force, qu’il le fendit, assure-t-on, jusqu’au milieu du corps. Un affreux tumulte, un carnage sans but, s’ensuivirent et devinrent funestes à la plupart des grands de l’État, à la famille royale presque tout entière. Un fils de Run-Bahadur, encore enfant, en échappa seul, parce qu’on eut le temps de le cacher dans l’appartement des femmes ; il monta sur le trône peu de jours après, sous le nom de Kurman-Jodth-Bikrum-Sah, et se trouvait encore mineur à l’époque où nous sommes parvenus. Une aristocratie composée des plus grands officiers de l’armée, quelques parents éloignés du rajah et quelques brahmes, exerçaient le pouvoir. L’un d’eux, Been-Scin-Tahapa, sous le titre européen de général, ayant aidé jadis au salut du rajah, possédait la plus grande part d’influence dans le gouvernement. Un de ses parents, Umur-Sing-Tahapa, long-temps à la tête de l’armée, avait acquis tout le territoire possédé par les Goorkhas à l’ouest de la Gogra. Aussi se tenait-il dans une sorte d’indépendance à l’égard du gouvernement à Katmondoo, Au reste, la suite des événements montrera facilement le genre de relations qui existaient entre eux.

La chaîne de montagnes habitée par les Goorkhas est bordée, à sa base méridionale, par une magni-