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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/283

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fique forêt. Les bateaux qui naviguent dans la partie supérieure du Gange, et même jusqu’à Calcutta, sont presque sans exception faits du bois qu’elle fournit. D’ailleurs cette forêt est d’un grand prix. Elle abonde en éléphants d’une espèce inférieure à ceux du reste de l’Indostan ou de Ceylan, mais dont les dents sont plus estimées que toutes les autres. Au-delà de la forêt, du côté de l’Indostan, est une plaine ouverte appelée Turae, précieuse surtout par les pâturages qu’elle donne pendant les mois d’avril et de mai. À cette époque les vents périodiques brûlants ont en général détruit les pâturages des régions plus méridionales ; les Bindjarries de Malwa, et même de la partie plus septentrionale de cette province, viennent y faire paître leurs troupeaux ; et le tribut levé sur eux à cette occasion par les zemindars des frontières est une excellente branche de leurs revenus. Le sol de cette plaine est extrêmement riche sur toute son étendue ; l’insalubrité du climat empêche pourtant l’établissement des grandes villes ; la population change d’habitation selon la saison, se portant tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. Depuis un temps immémorial, le pays situé au bas de la montagne appartient à de petits rajahs indous, parmi lesquels la prairie et la forêt de Turae ont formé de tous temps un sujet de contestations perpétuelles. Ceux de la plaine et ceux de la montagne ne cessent de s’en disputer telle ou telle partie. Ces derniers, certains d’un refuge assuré, se livraient au