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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/302

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d’artillerie cachées par les abatis font un terrible feu de mitraille. Ellis, les pionniers, les premiers rangs de la colonne, sont renversés, balayés. Une attaque dirigée contre l’abatis échoue complètement ; les troupes rétrogradent, et vont chercher abri à quelque distance.

Gillespie, demeuré tout ce temps dans les batteries, voit tout-à-coup les troupes en pleine retraite. Il s’élance aussitôt à la tête de trois compagnies du 53e, décidé à enlever le fort ou à mourir. Les troupes hésitent, un petit nombre de soldats suit le général, qui pourtant continue d’avancer ; à la tête d’une centaine de dragons démontés du 8e régiment qu’il avait commandé, et qui l’auraient suivi en enfer, il arrive après des efforts inouïs jusqu’à quelques pieds de l’abatis. Alors il agite son chapeau en l’air et pousse un hourra, mais au même instant, frappé d’une balle au cœur, tombe roide mort. Son aide-de-camp subit le même sort ; sur les 100 dragons qui l’ont suivi, en peu d’instants 60 sont mis hors de combat. Les officiers, qui comprennent l’inutilité de plus longs efforts, donnent l’ordre de la retraite, qui s’effectue en toute hâte. La perte des assiégeants fut de 5 officiers y compris Gillespie, et 27 hommes tués, 15 officiers et 213 soldats blessés. Officier d’une bravoure et d’une résolution extrêmes, Gillespie fut regretté de l’armée entière ; c’était un de ces hommes indomptables que la guerre anime au lieu de fatiguer. Nous le retrouvons aussi ardent, aussi téméraire dans les