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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/313

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Richards, craignant de se trouver sans munitions, écrit au major Martindall pour demander du renfort. Les Goorkhas deviennent de plus en plus hardis. Pour concentrer ses forces, le major est obligé de faire revenir le poste qui garde la citerne ; avant le coucher du soleil, il fait rassembler par des pionniers de grosses pierres, que la nature du lieu rend une arme redoutable. À sept heures, il reçoit des ordres positifs du major-général de se retirer ; il n’avait perdu que 20 ou 30 hommes ; toutefois, comme les munitions allaient manquer, comme aucun espoir de renfort ne restait, l’obéissance demeurait le seul parti. Mais il fallait passer par un sentier étroit, bordant de terribles précipices, difficile à passer même en plein jour. L’arrière-garde est obligée de charger sans cesse les Goorkhas ; bientôt la moitié de ses soldats est hors de combat. Elle ne perd pas courage ; mais l’officier qui la commandait est tué, puis, au même instant, celui qui le remplace ; et alors il s’y met une confusion inévitable. Elle est enfoncée, dispersée ; tout ce qui la compose, dans l’espace de quelques minutes, est tué, blessé ou prisonnier. La tête de la colonne atteignait fort heureusement alors le bas de la montagne, ce qui la sauva du sort de l’arrière-garde. Malgré ce mauvais succès, grâce à la prudence et à l’habileté du major Richards, les Anglais n’en demeurèrent pas moins convaincus de leur grande supériorité sur l’ennemi. La trop grande ardeur de Ludlow à l’attaque de la barricade