Aller au contenu

Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

uns se font attacher par la peau du cou à un crochet de fer, où ils ont fait vœu de rester tant de temps ; d’autres se font frapper ; d’autres se poignardent ; d’autres adoptent pendant des années entières telle ou telle position étrange. On en vit un qui avait fait vœu de passer quarante ans dans celle-ci : la tête entre les cuisses, les jambes placées sur la tête, le derrière en avant par conséquent, la tête au-dessus ; il se faisait porter dans un palanquin. Un officier anglais, le major William Thorn, rencontra un jour à Cawnpore un pèlerin parti de Hurdwar, et se rendant à Jagernaut. Celui-ci avait fait vœu de mesurer toute l’étendue de la route avec la longueur de son corps, se couchant, puis se relevant pour se recoucher aussitôt. Quand le major le rencontra, il voyageait depuis vingt ans de cette manière et n’était encore qu’aux deux tiers du chemin.

Le major-général Arthur Wellesley commençait alors cette grande carrière aux deux extrémités de laquelle se rencontrent Tippoo Saëb et Napoléon. Après avoir rétabli le peschwah dans l’exercice de sa puissance, il quitta Poonah le 4 juin 1803. Le 14, il arriva à Walkee, non loin d’Amednagur, forteresse assez considérable appartenant à Scindiah, à la distance de quatre-vingts milles de Poonah. La nouvelle de la rupture des négociations commencées avec Scindiah et le rajah de Berar lui parvint en ce lieu. La pluie suspendit pendant quelques jours la marche de l’armée. Quand elle eut cessé,