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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/384

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du despotisme, soit qu’il végète dans un esclavage dégradant. La moralité de l’homme suppose toujours des relations ; l’intelligence humaine se trouble dès qu’elle se sent isolée. Au reste, le roi détrôné de Candy fit une observation qui vient à l’appui de la remarque, qui fait en outre honneur à sa sagacité. Dans une conversation avec le major Hook, il lui dit : « Les gouverneurs anglais ont un grand avantage sur nous autres rois de Ceylan : ils ont des conseillers autour d’eux qui ne leur permettent pas d’agir dans leur colère, et c’est pour cela que vous n’avez qu’un petit nombre de supplices ; mais, malheureusement pour nous, tout homme qui nous a offensés est mort avant que notre ressentiment ait eu le temps de se calmer. » Le souvenir des mauvais traitements dont il venait d’être victime lui était un tourment cruel. Il montra avec indignation à un officier anglais les marques d’un coup de corde resté sur son bras. « Est-ce là, disait-il, un traitement royal ! » Dans ces moments, il se prenait à regretter d’avoir usé de trop de douceur, de trop de clémence à l’égard de ses sujets rebelles. Cette disposition le porta à découvrir ses trésors aux Anglais ; il voulait les empêcher de devenir la proie de ceux dont il se plaignait si amèrement. Après la capture du roi, les autorités britanniques et les chefs de Ceylan conclurent une convention définitive. Un traité fut proposé et ratifié. Par ce traité, la dynastie malabare fut solennellement déposée et