Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/386

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voir ; ils levèrent donc l’étendard de Kunder-Row et le proclamèrent. « À lui, disaient-ils, étaient dues obéissance et fidélité, non à Holkar, le fils d’une esclave. » Cuneput-Row, dewan de la famille, se prêta volontiers à ces démarches. Mais Kunder-Row, âgé de dix ans, se prononça contre, avec un sens fort au-dessus de son âge : « Vous voulez, disait-il aux mécontents, recevoir vos arriérés, ce qui est votre seul objet, puis vous m’abandonnerez à ma ruine. » Les craintes de l’enfant étaient prophétiques. Holkar ne balança pas à abandonner aux rebelles tout ce qu’il avait d’argent, tout ce qu’il put s’en procurer, et ceux-ci, satisfaits, s’en retournèrent chez eux. La même semaine, la mort de Kunder-Row fut annoncée à l’armée. On suppose qu’il fut empoisonné par Holkar, sur l’avis de son gourou ou guide spirituel, homme d’un caractère cruel et pervers. Cependant la mort de Kunder-Row ne suffit point à rendre la tranquillité à Holkar : Casee-Row vivant excitait en lui les mêmes craintes ; aussi la mort de ce dernier fut-elle résolue et accomplie. Un sentiment général d’horreur suivit ces crimes, mais la crainte qu’inspirait Holkar en enchaînait l’expression : son caractère, naturellement violent, l’était devenu davantage encore en vieillissant. Déjà même il commençait à effrayer sa famille et ses affidés de quelques symptômes de folie.

Ameer-Khan, à l’époque de la rébellion de l’armée de Holkar, s’employa en faveur de celui-ci auprès des Mahométans, qui se trouvaient parmi les