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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/391

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le palais de Rampoor l’avait privé de la raison ; en conséquence on l’emmena à Gurroto, ville à peu de distance de là ; le mal ne céda pas à ce changement de résidence, seulement les accès perdirent quelque chose de leur frénésie. D’ailleurs ses serviteurs se familiarisèrent peu à peu avec les crises de sa maladie, singulièrement variées dans leur caractère ; tantôt empreintes de violence, souvent de tristesse, d’autres fois de gaieté. Ameer-Khan s’étant empressé de se rendre auprès de son ancien compagnon, employa et fit employer tous les moyens possibles de guérison. Plus tard il envoya un médecin mahométan d’une grande réputation ; Scindiah envoya un savant brahme, mais quant à ce dernier personnage, Holkar se plut à le prendre pour le but de mille railleries, de mille plaisanteries indécentes. Toute tentative pour sa guérison échoua. Un jour, après un accès plus violent que de coutume, il tomba dans un état d’enfance, d’imbécillité, il ne parla plus, et sembla devenir étranger à tout ce qui se passait autour de lui. On le nourrit à la mamelle comme un enfant. Après avoir ainsi végété pendant trois ans, il mourut enfin en 1811, dans la ville de Rampoor, et fut enterré dans un élégant mausolée. Un enfant de Holkar et d’une femme d’une tribu inférieure fut immédiatement placé sur le musnud.

Jeswunt-Row-Holkar était de taille moyenne, et d’une constitution vigoureuse. Il avait le visage, les yeux, les cheveux, le teint d’une couleur foncée ;