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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/396

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armée indoue ne voudrait agir contre une autre armée occupée à se faire payer par l’emploi de ce moyen. Or, une partie des troupes fit subir cette séquestration à Jeswunt-Row.

La chose se passant d’abord dans les règles ordinaires, Dherma-Kower ne put rien pour l’empêcher. Balaram-Seit et Gungaram-Seit se mettent alors en avant ; ils feignent d’entrer en négociation avec le chef de ces troupes, obéissant lui-même à leurs instructions secrètes ; ils lui offrent 30,000 roupies, à condition qu’il se retirerait. Ce chef, de concert avec eux, en demandait davantage ; la discussion semble alors au moment de dégénérer en rébellion ouverte ; et dans ce tumulte il eût été facile d’attenter à la vie de Dherma-Kower. Mais ce dernier ne tarde pas à comprendre ce qui se passe, et ses mesures sont aussi promptes que décisives. D’abord il donne à Mohyput-Ram, le chef des soldats en révolte, l’ordre de s’éloigner du camp. Se rendant après cela de sa personne à la tente de Guffoor-Khan, il lui parle de cette manière : « Ameer-Khan est pour moi ce qu’était Jeswunt-Row. Or, je suis l’esclave de ce dernier. Il y a peu de jours encore que j’ai montré mon respect pour lui, mon amitié pour vous, en obtenant la donation des districts de Jowrah et autres pour le paiement de votre solde. Pourquoi avez-vous comploté avec un étranger pour ma ruine, et ma destruction ? » Surpris, effrayé, Guffoor nie le fait, puis le confesse, s’en excuse, et enfiin une réconciliation apparente s’ensuivit.