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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/402

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cour de Holkar. Les principaux officiers reçurent en partage des provinces, des districts, qu’ils purent piller à leur gré, à la charge par eux d’entretenir un certain nombre de troupes et d’envoyer le surplus à la cour. Ce système commença sous Holkar, quand il jouissait de sa raison, mais au moins pouvait-il de temps en temps réprimer les abus les plus criants ; sous l’usurpation de Dherma il y avait une terreur qui maintenait quelque peu de légalité ; mais à sa mort, l’anarchie la plus complète prévalut. Fille ou pupille d’un prêtre, Toolsah-Bahé avait reçu une instruction fort supérieure à celle ordinaire dans l’Inde aux personnes de son sexe ; elle était belle, possédait des manières engageantes, du courage, de la résolution, de grands talents ; mais, malheureusement aussi, une cruauté qu’on peut dire naturelle, car elle avait passé la plus grande partie de sa vie loin du monde. Malheureusement encore, elle reçut pour confidente et conseil une ancienne servante d’une maîtresse de Holkar qui capta sa confiance, soit par la flatterie, soit en la servant dans ses plaisirs, Or, la principale passion de cette femme, âgée de soixante ans et nommée Meenah-Bahé, était l’avarice ; elle y joignait une grande dévotion à sa secte religieuse. Ses journées se passaient à compter son argent ou à marmotter ses prières. Avant la mort de Holkar, Toolsah-Bahé, privée d’enfants, adopta le fils de ce dernier, Mulhar-Row, dont l’autorité, comme nous l’avons dit, fut aussitôt reconnue.