Aller au contenu

Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/401

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la vie leur serait laissée. « Nous allons en prison dit-il tout joyeux à Dherma, mais Hinglair est aussi un des noms de Bhavanee, la déesse de la mort et de la destruction. » Dherma, comprenant mieux les paroles de Toolsah-Bahé, répliqua : « Vous n’y êtes pas, frère, c’est à l’Hinglair du ciel que nous sommes envoyés. » On les emmena sur un chariot, à un mille environ du campement, où l’exécuteur les attendait. Ce dernier, ne se servant que d’une main, frappa d’un coup mal assuré le cou de Dherma-Kower ; celui-ci, se retournant, lui dit avec un regard courroucé : « Mettez-y les deux mains, drôle que vous êtes, et songez qu’après tout il s’agit de la tête de Dherma-Kower. »

Les bataillons d’infanterie demandèrent bientôt ces arrérages dont la promesse les avait enlevés à leurs généraux ; pour les satisfaire, Ameer-Khan leva dans son propre camp une contribution de 2 lacs de roupies. Après être demeuré deux mois avec l’armée, Ameer-Khan s’en alla percevoir les tributs dus à la famille de Holkar par le rajah de Jeypoor et autres princes. Au moment même de son départ du camp, une sérieuse intrigue se trouvait montée contre Balaram-Seit : Toolsah-Bahé voulut se servir d’Ameer-Khan pour le faire périr ; Ameer-Khan sauve la vie à ce dernier, mais s’en fit largement payer, car il avait grand besoin d’argent. À cette époque, les plus désastreux expédients furent imagines dans le but de subvenir immédiatement aux dépenses de l’armée et de la