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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/412

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comme médiateur. Tantia-Jog représentait Toolsah-Bahé ; Guffoor-Khan son ancien maître Ameer-Khan. Trois mois se passèrent à faire et défaire des arrangements, à faire et à éluder des serments. Mais en ce moment, ainsi que nous le verrons plus tard, une armée anglaise se dirigeait vers l’Inde centrale ; elle contraignit tous ces intérêts à s’unir momentanément dans la nécessité d’une commune défense. Par l’influence de son caractère et de son talent, par les dispositions favorables à son égard du rajah de Kotah, Tantia-Jog se trouva placé à la tête de cette confédération. Aux yeux, au jugement de tous, c’était d’ailleurs l’homme le plus capable de dominer, au moins momentanément, les factions diverses des intérêts opposés.

La cour de Scindiah présentait alors un spectacle assez analogue à celle de Holkar., Depuis la paix de 1805 avec le gouvernement britannique, Scindiah avait constamment employé ses troupes à réduire ses feudataires situés entre la Chumbul et la Nerbudda, à établir et consolider son pouvoir de ce côté. Les États conquis n’acceptaient jamais bien complètement la domination mahratte, en raison de la manière même dont elle s’établissait. Un chef mahratte apparaissant tout-à-coup dans un pays demandait un tribut, comme rançon du pillage dont il s’abstenait ; revenant une seconde, une troisième fois, il épargnait le pays aux mêmes conditions : et le tribut ne tardait pas à devenir annuel.