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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/423

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Prenant avantage de la guerre survenue entre ce dernier et Holkar, il ajouta par la conquête beaucoup de riches districts à ceux qu’il possédait déjà. Alors, à l’apogée de sa fortune, le chef de Pindarries touchait au moment de devenir le prince d’un État régulier. Il enrôla 12 ou 1,500 hommes d’infanterie, qu’il forma en corps régulier, acheta deux canons, en fondit deux autres, ce qui lui donna une sorte de petit parc d’artillerie. La totalité des Pindarries qui le reconnaissaient pour chef montait à 10,000 : aussi devint-il vraiment redoutable.

Scindiah, alarmé de cette puissance qui s’élevait, résolut de la détruire, tout en demeurant indécis sur les moyens à employer. L’entreprise se trouvant fort difficile par la force ouverte, Scindiah eut recours à l’art, c’est-à-dire à la ruse. La prospérité avait enflé l’orgueil de Kurreem ; il se porta à la rencontre de Scindiah avec une suite à peine inférieure à celle de ce dernier. Scindiah avait assis son campement auprès de la forteresse de Suttunbaree ; il en promit la possession au Pindarrie, à condition que celui-ci se soumettrait ; pour donner du poids à sa promesse, il lui fit annoncer sa visite. Malgré la défiance qui lui était ordinaire, ce dernier, aveuglé par la splendeur de sa fortune, se laissa tromper. Il prépare, pour présent à son hôte, un musnud ou trône de roupies. C’est une des manières de faire un présent, dans l’Inde, à un supérieur qui condescend à visiter un vassal ; on recouvre le musnud, c’est-à-dire le tas d’argent