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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/424

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auquel on en a donné la forme, d’un riche tapis, et lorsque le souverain est assis, le présent lui appartient. Pendant la durée de cette visite, Scindiah feignit un grand enthousiasme pour l’habileté de son hôte. À l’entendre, toutes les qualités du guerrier et de l’homme d’État, assemblage bien rare et qu’il avait jusque là cherché en vain, se trouvaient dans Kurreem. Il s’empressa de lui accorder toutes ses demandes ; il lui fit en outre présent de plusieurs districts, lui donna des garanties par une avance de 4 lacs et demi de roupies. Les sunnuds furent préparés, et un riche vêtement d’investiture pompeusement déployé aux yeux de tous. Quelques vieux Pindarries, qui se souvenaient d’avoir assisté à de semblables cérémonies terminées d’ordinaire par la capture ou le rançonnement de leurs chefs, voyaient tout cela d’un air de défiance ; ils ne se firent pas faute de communiquer leurs craintes à Kurreem-Khan. Quant à lui, il ne cessait de se croire en parfaite sécurité. Scindiah n’avait rien épargné d’ailleurs pour abuser ou corrompre tous ceux qui possédaient sa confiance.

Déjà Kurreem touchait au moment de se mettre en route pour aller prendre possession de ses nouveaux districts, Scindiah le fit inviter à une dernière conférence : il s’agissait, disait celui-ci, de quelques nouveaux arrangements au sujet des territoires. Kurreem vint avec une suite peu nombreuse. Il fut reçu avec un honneur singulier ; les sunnuds lui furent présentés, le vêtement d’hon-