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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/427

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sieurs lettres. Il lui offrait non seulement l’oubli du passé et la restitution de ses anciennes possessions, mais le don de plusieurs riches districts, à condition qu’il entrerait dans la grande confédération mahratte qui se formait alors contre les Anglais.

Les Pindarries ont été souvent comparés aux premiers Mahrattes ; mais s’ils leur ressemblent, peut-être en diffèrent-ils davantage encore. Les compagnons de Sevajee avaient une même religion, une même patrie, une même langue ; ils étaient de même race, de même origine ; une haine violente les animait également contre les rudes oppresseurs de leur pays ; toutes ces choses, les attachant les uns aux autres par mille et mille liens, en faisaient un peuple, une nation. Au contraire, rien de tout cela ne se rencontrait chez les Pindarries ; c’était une sorte de matière flottante, sans lien, sans cohésion, à la vérité toute prête à s’agglomérer auprès du premier chef venu ayant fait ses preuves de courage et de capacité. Comme les Tartares, auxquels on peut aussi les comparer, ils ne montraient aucun penchant à s’établir dans les riches contrées qui devenaient leurs conquêtes. La vie de guerre et d’aventures était la seule chose qui leur convînt. Les chefs croyaient-ils se fixer sur quelque territoire, les revenus se trouvaient bientôt au-dessous de leurs dépenses : or, le déficit ne pouvait être comblé qu’aux dépens de leurs voisins. On ne savait évaluer avec précision le nombre des Pin-