Aller au contenu

Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/431

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

état de protéger efficacement la ville, qu’il entourait elle-même d’une forte muraille : aussi la prospérité et la population de celle-ci s’accrurent-elles considérablement en un petit nombre d’années. Le fameux Nizam-ul-Mulk chercha l’alliance du chef mahométan contre la cour de Delhi ; Dost-Mahomet déclina cette alliance, et envoya même aux troupes impériales un renfort sous les ordres de son frère ; ce dernier fut tué, et la victoire demeura au nizam. Alarmé pour sa sûreté et craignant le ressentiment du nizam, Dost-Mahomet lui fit offrir son fils en otage ; satisfait de cette marque de soumission, le nizam s’en contenta, et le laissa dans la libre possession de ses territoires. Il mourut à soixante-dix ans, après en avoir passé plus de trente à la guerre, et reçu trente et quelques blessures, dont plusieurs fort graves. Sa renommée comme guerrier fut long-temps l’orgueil de la famille qu’il avait fondée.

Le fils aîné de Dost-Mahomet (mais d’une naissance illégitime), Yar-Mahomet-Khan, se trouvait comme otage auprès du nizam à la mort de son père ; il était âgé de dix-huit à vingt ans. Les grands officiers de la petite cour de Bhopal élevèrent, sur le musnud son frère cadet, Sultan-Mahomet-Khan. Le prétexte qu’on fit valoir était l’absence de l’aîné ; le motif réel, l’âge de ce dernier enfant qui n’avait que sept à huit ans, et qui devait laisser long-temps le pouvoir à ceux qui embrassaient ses intérêts. Le succès ne répondit pas à ce calcul. Nizam-ul-Mulk