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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/440

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l’appelait son père, plus que son père ; il se répandait en louanges exagérées sur Ghous-Mahomet-Khan, le fils du nabob. Chose plus étrange encore, les banquiers et les marchands s’étant présentés pour lui faire les présents ordinaires d’argent, il refusa, leur fit lui-même présent de beaux vêtements. Il traita de cousins les principaux d’entre eux ; enfin il fit distribuer aux pauvres des sommes considérables. Les marchands, les gens du peuple se montrèrent charmés de ces manières doucereuses pour eux fort nouvelles ; en revanche, les officiers, les nobles ne contenaient qu’à grand’peine leur indignation à l’aspect d’une conduite qu’ils jugeaient basse, honteuse, dérogatoire aux dignités de Moorad-Mahomet. D’autres, plus avisés, attendaient avec un mélange d’inquiétude et de curiosité ce que tout cela voulait dire, à quoi tout cela devait aboutir. On ne le vit que trop tôt ; une fois qu’il crut sa popularité suffisamment établie, Moorad-Mahomet cessa de se contraindre. La veuve de Rajah-Byjeeram, vieille femme tout infirme, fut mise à la torture jusqu’à ce qu’elle s’en rachetât au moyen d’une somme considérable. Il se fit donner 6 lacs de roupies par la famille du dernier dewan. Ces exactions, toutes cruelles qu’elles fussent pour les victimes, ne laissaient pas que d’être bien éloignées de satisfaire à l’avarice de Moorad ou aux besoins de l’État. Les troupes ne cessaient de réclamer leurs arrérages. Il imposa une taxe sur chacune des maisons de Bhopal, suivant la fortune