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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/450

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riorité numérique de l’ennemi, firent deux sorties heureuses. La mort de Jugoo-Rappoo leur donna en outre quelque répit ; l’accomplissement des cérémonies d’usage suspendit pendant quelques jours chez les Mahrattes les opérations du siège.

La trahison d’un des principaux officiers de Bhopal fut en revanche au moment de leur devenir fatale. Chargé de la garde d’une des portes du vieux fort, il déserta. Faisant pis encore, il introduit un parti ennemi dans ce poste qu’il vient d’abandonner. Dix hommes préposés à la garde d’une autre porte de ce fort, celle qui s’ouvrait sur la ville, prennent heureusement l’alarme au bruit fait par les troupes de Nagpoor à leur entrée ; essayant de voir ce qui se passe, ils arrivent près du mausolée du dernier nabob, qu’ils aperçoivent tout rempli d’ennemis. L’un d’eux court aussitôt prévenir Visir-Mahomet, qui sur-le-champ s’informe de ce qu’est devenu l’officier chargé de la garde du fort. Sur ce qu’on lui dit il a bientôt deviné la trahison. En ce moment une trentaine d’hommes tout au plus se trouvaient à ses côtés. Il jette sur son fils qui se trouvait parmi eux, un regard douloureux ; mais celui-ci lui adressant la parole : « Père, dit-il, avec votre permission, c’est à moi à marcher le premier à l’ennemi. Si les choses en sont à ce point, répond Visir-Mahomet, il faudra bien que nous y allions tous. » Cependant le jeune homme le précède à la tête de 12 hommes ; son père le suit à quelque distance avec le reste de sa troupe. Les ennemis étaient encore dans le mau-