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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/457

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triomphe en sécurité. Un thakoor ou chef de la tribu Kychee, nommé Sheer-Singh, assembla partisans dispersés de Bulwut-Singh ; il commença une guerre de détail et de partisan, déclarant qu’il ne mettrait bas les armes que lorsque Madajee-Scindiah aurait remis son prisonnier en liberté. Voulant détruire les ressources des Mahrattes, il contraignit les villageois à quitter leurs habitations ; il leur défendit d’ensemencer leurs champs, les faisant déporter dans les contrées voisines, particulièrement sur le territoire de Bhopal. Le dewan de ce dernier État serait engagé à pourvoir à leurs besoins et à leur accorder sa protection. Ragoogurh et ses dépendances furent pillées ; les autres possessions de Madajee-Scindiah laissées intactes. Il traitait en général les indigènes avec humanité ; les Mahrattes seuls ne trouvaient auprès de lui ni pitié ni merci. Les pundits et les brahmes du Deccan étaient surtout les objets privilégies de la vengeance de Sheer-Singh. Il leur faisait couper le nez et les oreilles, massacrer leurs enfants, puis disait, avec un sang-froid imperturbable : « Je veux montrer à Madajee-Scindiah ce que c’est que détruire une principauté rajpoote. » Ce dernier finit par comprendre la difficulté de l’entreprise ; aussi feignant de se rendre aux prières des rajahs de Jeypoor et de Joudpoor, il remit son prisonnier en liberté, lui restitua la principauté de Ragoogurh.

À la mort de Madajee-Scindiah, Jey-Singh, suc-