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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/459

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en effet que celui de ce chef dépossédé, luttant pendant cinq années contre des forces dix fois plus considérables que les siennes. Un corps de 4 à 500 cavaliers, composé soit des parents, soit de gens dévoués à sa famille, tous fort bien montés, tous disposés à se faire tuer sur un signe de lui, l’entourait jour et nuit. Quelque supérieurs qu’ils fussent en nombre, les Mahrattes ne pouvaient supporter l’attaque de cette bande d’élite. Des mercenaires composaient le reste des troupes de Jey-Singh. Les fonds qu’il avait rassemblés au commencement de la guerre, les contributions qu’il ne cessait de lever pendant sa durée, le mettaient à même de les payer avec une tolérable régularité. Se bornant à attaquer les États de Scindiah, il ne violait d’ailleurs aucun autre territoire, ne pillait aucun marchand, aucun cultivateur. À l’époque où les Anglais atteignirent les bords de la Nerbudda, le peuple se plaisait à le considérer comme le modèle d’un prince soutenant jusqu’au dernier moment une lutte acharnée contre les usurpateurs de ses États.

Dans la guerre alors au moment d’éclater, Jey-Singh crut voir les chances d’une restauration à son profit sous le patronage des Anglais. Dans une lettre à un officier qui commandait un corps sur la frontière, après avoir énuméré le droit que la tribu dont il était le chef avait au titre de Hinderput, c’est-à-dire rois de l’Inde, et à la domination que ce titre impliquait ; il demandait que les An-