Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/47

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ciens adorateurs du feu, s’y trouvaient en grand nombre. Chassés de leurs montagnes natales de l’Iran par les progrès de l’islamisme, ces sectateurs de Zoroastre avaient obtenu là un refuge assuré. Ils retenaient encore les rites de leurs aïeux. Longtemps ils conservèrent le feu sacré ; mais leur nombre alla toujours en diminuant, et un recensement fait en 1807 ne portait leur nombre qu’à 3,000 au milieu d’une population de 6,000,000 d’habitants. L’intolérance des Musulmans les accusa d’immoler secrètement des victimes humaines, atrocité que repousse complètement l’esprit de leur religion. Une sorte de merveille de la nature excita vivement l’étonnement et l’admiration de l’armée : c’était un arbre Banyan situé à six milles de Baroach, dans une île de la Nerbudda, appelé Kuveer-Bhur, du nom d’un célèbre saint qui se fit enterrer volontairement à cet endroit par ses disciples, est renommé dans toute l’Inde. À sa base, autour des troncs principaux, il mesure 2,000 pieds de circonférence ; mais ses branches supérieures couvrent un espace beaucoup plus considérable. On sait que les branches de cet arbre, quand elles touchent à terre, y prennent racine, deviennent de grands arbres, qui eux-mêmes en engendrent bientôt d’autres de la même façon. Le tronc principal d’où sont provenus tous les autres surpasse de beaucoup nos plus grands chênes, et a 350 pieds de tour. Des armées entières peuvent camper à l’ombre de cet arbre multiple. Les Indous le ré-