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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/470

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de bardes ou ménestrels, chargés de conserver la mémoire de leur histoire primitive, de la généalogie de leurs familles, et aussi des événements principaux qui surviennent dans les grandes familles de Joudpoor et d’Odeypoor, dont ils se glorifient de descendre. Ces ménestrels reçoivent pour cela un certain salaire fixe, sans compter grand nombre de présents considérables des chefs des Bheels, qu’ils vont visiter, comme faisaient nos troubadours chez les grands barons du moyen-âge.

Les Bheels, suivant le parti qu’ils ont pris après l’invasion des Mahrattes, peuvent se diviser en villageois cultivateurs ou montagnards. Les premiers, après la ruine de leurs chefs, persistant dans leurs pacifiques occupations, ont continué de séjourner dans les villages, de se livrer aux travaux de l’agriculture ; ils habitent en général la plaine. Les seconds, préférant une liberté sauvage à la paix et à l’industrie, ont continué à ne vivre que pour la guerre et le pillage ; ils se sont réfugiés dans les montagnes. Lorsque les affaires de la communauté sont en prospérité, les villageois et les Bheels cultivateurs font de nombreuses recrues de leurs frères montagnards. Lorsque la confusion est parmi eux, ce sont au contraire les villageois et les cultivateurs qui vont se joindre aux courses des montagnards. Mais au milieu du désordre et de l’anarchie la plus complète, il existe toujours dans toutes les branches de la communauté une grande tendance à se réunir ; c’est que tous conservent les mêmes usages