Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/58

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de fois manifestée, mais dont aucun de leurs prédécesseurs n’avait pourtant osé faire un usage aussi décisif. Ne s’inquiétant ni de l’avantage des positions de l’ennemi, ni de sa supériorité numérique, ils le suivent, marchent à lui, le combattent partout où il se trouve. À la vérité, les talents de leurs adversaires n’ajoutent pas toujours un grand lustre à leurs succès, Raymond, homme de grande capacité, possédant toute la confiance de Scindiah, meurt avant la guerre ; Perron, qui le remplace n’a que de médiocres talents ; Scindiah lui-même est bien inférieur à Hyder et à Tippoo, en qui s’était rencontré comme un pressentirent de la tactique moderne. On doit dire encore que dans cette guerre la plus grande part de gloire ne fut peut-être pas celle recueillie sur les champs de bataille. Les principales causes du succès furent sans aucun doute la fermeté de décision, la netteté et l’étendue de coup d’œil du gouverneur-général, surtout la résolution bien arrêtée chez lui de faire sortir à tout prix la politique anglaise dans l’Inde de ce système étroit d’équilibre et de balance des pouvoirs où ç’avait été le rêve du marquis Cornwallis de l’enfermer pour toujours. À l’exception de Dupleix, nul ne vit mieux ni de plus haut les affaires de l’Inde. À cinquante ans de distance, il osa réaliser les projets de Dupleix, et, malgré l’impopularité qui les frappait alors, marcher hardiment dans la voie de Clive et de Hastings.

Les habitants de Calcutta envoyèrent au gouver-