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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/82

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tait-elle, lassée d’une poursuite inutile, les Mahrattes en faisaient de même, et surveillaient tous ses mouvements. Faisait-elle mine de rétrograder, ils se ralliaient et les attaquaient vivement en queue et sur les flancs, faisant un feu assez bien nourri poussant de grands cris, brandissant d’un air de défi leurs lances et leurs sabres. Les Anglais ne firent que 30 prisonniers. S’attendant à de sévères représailles, ceux-ci s’étonnèrent de la douceur et de l’humanité avec lesquelles on les traita. Après leur avoir fait donner à chacun une roupie, le général les renvoya au camp de Holkar, avec ordre de lui dire qu’il n’appartenait qu’à des lâches d’être cruels avec des prisonniers. L’armée quitta Mutra, la cavalerie en tête, l’infanterie venant ensuite, et présentant aux attaques de l’ennemi un front imposant de baïonnettes. Holkar s’était alors porté devant Delhi, qu’il assiégeait avec une vigueur extrême à la tête de son infanterie régulière, ayant avec lui un train considérable d’artillerie. Il désirait avec une sorte de passion s’emparer de l’empereur, mais le mouvement des Anglais déjoua cet ambitieux projet. Peu à peu les attaques de la cavalerie de Holkar commencèrent à se ralentir, découragée qu’elle était par son mauvais succès.

Le colonel Ochterlony, à cette époque résident anglais auprès de Shah-Alaum, commandait Delhi, ayant sous ses ordres le colonel Burn. À la première nouvelle de l’approche de l’ennemi, il se hâta de rappeler tous les détachements de troupes