Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/92

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quatre jours après devant Allygungee, qui brûlait encore. Le loisir de piller la ville ayant manqué à Holkar, il s’était hâté d’y mettre le feu, afin d’empêcher du moins l’ennemi de profiter du butin qui lui échappait ; lui-même avait pris position à Furnkabad. Trente-six milles séparaient les deux armées.

La distance était grande, mais comme pour cette raison même elle laissait Holkar en pleine sécurité, le général Lake résolut de tenter une entreprise hardie. À 9 heures du soir, après avoir donné quelques instants de repos à ses troupes, il se met en route, laissant en arrière tentes et bagages. Les cavaliers à peine en selle, les fantassins à leurs rangs, arrive la nouvelle de la bataille de Deeg. Cet incident redouble l’ardeur des troupes ; impatientes d’en finir d’un seul coup avec les fatigues et les périls de la campagne, elles se mettent joyeusement en route. Les têtes de la colonne attaquent le camp mahratte au moment où le soleil apparaissait à l’horizon. Enveloppés dans leurs manteaux, les soldats dormaient encore, loin de leurs armes et de leurs chevaux. Une décharge de l’artillerie à cheval, tirée à mitraille dans l’endroit le plus populeux de leur camp, leur donna l’éveil. Ils saisissent leurs armes, s’efforcent de prendre leurs rangs. Le 8e régiment de dragons, qui marche en tête de la colonne, sabre tout ce qu’il rencontre ; les autres régiments le suivent ; en peu de temps un grand nombre de morts et de blessés encombrent la place ; Holkar avait