Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/144

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de Kandiesh se réunit à quelques débris de l’armée du peschwah, avec lesquels il se confondit quelque temps ; plus tard il se joignit à Apa-Saheb, et passa la saison des pluies de 1818 au milieu des montagnes sauvages de Mohadeo. Plus tard ce dernier se rendit de sa personne au fort d’Asseegurh, qui lui ouvrit ses portes, mais les referma pour Chettoo qui se vit réduit à chercher un refuge dans un jungle du voisinage. Il essaya de pénétrer dans un endroit couvert où les tigres étaient nombreux. On n’entendit plus parler de lui ; mais peu de jours après, un cheval fut trouvé par des soldats anglais, tout sellé, bridé et paissant à la lisière du bois. Ce cheval portait à l’arçon de la selle un petit sac contenant une bourse de 250 roupies, quelques anneaux à cacheter et des lettres d’Apa-Saheb. Ces indices suffirent à faire connaître le maître du cheval. Les soldats se mirent à sa recherche ; ils découvrirent d’abord quelques os, quelques lambeaux de vêtements ensanglantés, enfin la tête du Pindarrie encore fort reconnaissable. Nouvel exemple des caprices du sort, telle fut la fin d’un chef qui plus d’une fois s’était trouvé à la tête de 20,000 hommes, jetant la terreur dans l’Inde entière.

Jeswunt-Row, le plus turbulent des sirdars de Scindiah, après le traité conclu avec Scindiah, avait d’abord montré des dispositions pacifiques ; il ne tarda pas à en laisser paraître de toutes différentes. On apprit bientôt qu’il faisait tous ses efforts pour cacher des chefs de Pindarries, qu’il admet-