Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/143

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Long-temps Chettoo avait eu l’adresse d’éviter tout engagement sérieux en rase campagne avec les Anglais ; mais ce bonheur cessa. Le 23 janvier, un détachement anglais parti de Hindia le surprit aux environs de Kurnod ; tout son durrah fut dispersé. Il se vit réduit à errer alors çà et là dans la province de Malwa, à la tête de 200 cavaliers. Comprenant enfin que ses affaires étaient désespérées, il voulut tenter quelques voies d’accommodement, tant pour lui que pour les siens. Dans ce but, il se présenta un jour tout-à-coup devant le nabob de Bhopal, au milieu du camp de celui-ci. Il demandait, comme prix de sa reddition, un jaghire en Malwa, son entrée ainsi que celle de ses partisans au service du gouvernement britannique. Le nabob lui offrit une mince allocation personnelle, à la condition qu’il irait en jouir dans quelque partie éloignée de l’Indostan. Ces pourparlers durèrent quelques jours ; pendant ce temps, les Pindarries de la suite de Chettoo eurent constamment leurs chevaux sellés et bridés ; ils dormaient brides en main. Se voyant refusé, il décampa un beau jour aussi inopinément qu’il était venu. Il reprit alors sa vie errante, poursuivi de fort près par les troupes du nabob et par les Anglais. Son propre fils, fatigué de cette vie pénible, fit sa soumission. Quant à lui, quoique son durrah fût absolument détruit, quoique ses officiers l’eussent peu à peu tous abandonné, rien ne put le dompter ni le décider à se rendre. Il passa dans la province