Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/197

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poor, le Guickwar dans le Guzerate, la famille de Puar en Malwa, se vantaient de descendre de Chactryas ; les familles de Holkar et de Scindiah étaient d’origine sudra. Semblables par leurs habitudes aux Goths et aux Vandales qui à certaines époques ravagèrent l’Europe, ils en différaient sous d’autres rapports non moins essentiels. Leurs conquêtes ne se firent pas pour la plupart par la seule force, selon l’habitude des nations guerrières : la ruse et la politique y eurent autant de part que les armes et la guerre ; ils faisaient employer tour à tour les moyens les plus divers pour parvenir à leur but. Au lieu d’occuper dans sa totalité une province récemment conquise, ils se contentaient d’ordinaire de lui imposer un certain tribut ; puis il arrivait que les difficultés provenant du recouvrement de ce tribut les initiaient peu à peu à l’administration de cette province. Ils devenaient encore les auxiliaires de tous les princes qui voulaient tenter quelque entreprise. Ils étaient au service de tous les partis qui se faisaient la guerre et qui réclamaient, c’est-à-dire payaient leurs services. Or, toutes ces voies diverses ne manquaient jamais d’agrandir leurs possessions, de les mêler peu à peu aux gouvernements d’États étrangers qui finissaient par passer tout entiers dans leurs mains. Leur adresse à flatter les préjugés des peuples, les passions des souverains, les conduisaient presque inévitablement à ce résultat.

Le brahme mahratte était adroit, actif, intelli-