Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/199

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plus fameux conserver les titres de potail (chef de village) et de pattwaree (greffier tenant les registres de l’impôt), provenant de ces fonctions exercées jadis par leur famille dans quelque petit village de leur pays.

À la mort de Sevajee, l’empire, qui venait de se former, ne pouvait avoir poussé de profondes racines dans le sol. Tout était nouveau, hommes et choses, ou, pour mieux dire, l’État n’était rien autre que cette armée soudainement créée. Pour la faire subsister, il fallait la disséminer dans différentes provinces, dont les généraux, les chefs militaires eurent l’administration, la collection des revenus. Une partie de ces revenus allait bien au gouvernement central, mais l’autre demeurait dans les mains des chefs militaires, ou bien était employée à la solde et à l’entretien de leurs troupes. D’abord ces fonctions n’étaient que viagères, révocables même par le pouvoir central ; mais ce qui s’était passé en Europe à l’origine de la féodalité se renouvela ; les fonctions, depuis celles de peschwah jusqu’à celles de potail du moindre village, devinrent héréditaires. De cette indépendance naquirent de grands troubles, mais en même temps se développa toute l’énergie propre à cet état de société. Cette énergie durait encore dans toute sa plénitude à l’époque où nous sommes parvenus jusqu’aux derniers moments, en dépit de la supériorité des forces anglaises, l’indépendance nationale pouvait être recouvrée si Bajee-Row se fut montré homme de