Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/204

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fracas épouvantable, jetant un torrent de flamme et de fumée, et renversant dans le fossé une trentaine de pieds de la courtine. L’explosion tua ou blessa une grande partie de la garnison. Voyant alors leur situation désespérée, les Arabes commencèrent à craindre qu’une plus longue résistance ne leur fût funeste ; ils envoyèrent, le 12 juin, deux parlementaires à Mac Dowell : ils demandaient à quelles conditions serait reçue leur soumission ; celui-ci répondit : « À discrétion. » Le lendemain, Ubdool-Kadir, le chef des assiégés, se présenta de nouveau ; les Arabes, disait-ils, étaient résignés à se rendre à discrétion, mais ils demandaient la promesse que leur vie serait épargnée. Le lieutenant-colonel déclara qu’il consentait volontiers à donner cette assurance écrite ; il ajouta, pour achever de les décider qu’ils seraient bien traités. L’interprète arabe, abondant dans ce sens, écrivit une lettre susceptible d’une beaucoup plus large interprétation, promettant : « De faire tout ce qui serait le plus avantageux à la garnison ; que des lettres seraient écrites par rapport à la solde ; que le gouvernement anglais aurait soin des malades et des blessés ; enfin que les Arabes ne manqueraient de rien jusqu’à ce qu’ils eussent atteint les lieux où ils désiraient se rendre ; » derniers mots mis en place de ceux-ci : « où l’on jugerait convenable de les envoyer. » Ubdool-Kadir, avec ce papier, sortit le 14 du fort, à la tête de ce qui restait de la garnison, 300 Arabes et 60 Indous ; ils déposèrent leurs armes