Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la semèrent tout le long de la route ; aussi eut-elle promptement une publicité immense, et presque sans exemple dans un pays où les moyens de communication sont très bornés. Cependant le peschwah et Trimbukjee, très effrayés de la demande d’information faite par le résident, commencèrent à lever des troupes de tous côtés ; ils prirent toutes les précautions possibles pour leur sûreté personnelle. Trimbukjee se dirigea en toute hâte vers Poonah, le peschwah l’y rejoignit deux jours après. C’était un jour de fête, où des milliers de brahmes se trouvaient réunis dans la ville ; il était d’usage que le peschwah leur fit de grandes largesses ; jusque là il n’avait jamais manqué de présider à leur réunion. Toutefois, chose inouïe, il arriva de nuit en palanquin, observant le plus strict incognito. Ce retour imprévu et caché jeta dans une sorte d’étonnement et de stupeur toute la ville ; on s’attendait à quelque chose d’extraordinaire. Au milieu de la terreur générale, les gens de la suite du guickwar demeurèrent isolés ; personne n’osait leur adresser la parole, seulement les approcher ; on les considérait comme autant de victimes dévouées à une mort assurée.

Le 11, le résident demanda une audience au peschwah ; celui-ci refusa sous prétexte d’indisposition. La demande, renouvelée, fut refusée par la raison qu’une de ses filles, enfant en bas âge, venait de mourir. Le résident se décida alors à envoyer une note écrite qui elle-même fut repoussée, sous