Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/233

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çant aux moyens par lesquels elle les a acquises est tout-à-fait dénuée de fondement. Montrons quelque faiblesse dans l’Inde, et notre domination ne sera bientôt plus qu’un rêve, et un rêve promptement dissipé. » Le marquis de Hastings, qui depuis long-temps avait témoigné le désir de résigner ses hautes fonctions, quitta Calcutta pour revenir en Angleterre au commencement de l’année 1823. Il employa les loisirs de cette longue traversée à dresser un compte détaillé de son administration, qu’il expédia de Gibraltar à la cour des directeurs. À la glorieuse terminaison des deux guerres entreprises par lui, cette cour lui avait déjà voté une somme de 60,000 livres sterling, qui devait être employée à lui acheter une dotation en Angleterre ou en Écosse.

Les grands services rendus par lord Hastings méritaient ces distinctions et ces récompenses. À peine arrivé dans l’Inde, il comprit qu’une crise imminente était inévitable. Il eut l’art de la deviner, de l’attendre sans l’avancer, de faire approuver par les autorités la ligne de conduite qu’il comptait suivre. Appréciant d’un rapide coup-d’œil la situation politique de l’Inde, il traça d’avance les mesures à prendre pour conserver la prépondérance anglaise, le but à atteindre, les limites où s’arrêter. À l’époque où les idées de lord Wellesley étaient encore peu comprises et surtout peu goûtées en Angleterre, il osa leur donner hautement son approbation ; il en montra la réalisation