Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/234

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possible, utile, indispensable, puis, après avoir ainsi formulé sa théorie, il sut exécuter et poursuivre ce grand œuvre dans le même esprit qu’il l’avait conçu et commencé. À son arrivée, les Goorkhas menaçaient la frontière orientale des Anglais, les Pindarries envahissaient leur territoire par le nord. Il ne manquait à ces derniers qu’un chef capable pour devenir pour les Anglais des rivaux plus redoutables qu’aucun de ceux qu’ils avaient combattus jusqu’alors : enfin les Mahrattes et les Rajpoots se tenaient prêts à rejeter tous à la fois le joug étranger. Mais au départ du marquis de Hastings, la situation politique se trouvait absolument l’opposée de celle-là ; les Pindarries étaient anéantis, le peschwah descendu du trône, le rajah de Nagpoor et les princes rajpoots passés sous la protection de l’Angleterre. Scindiah, le seul prince mahratte qui eût conservé à peu près la totalité de sa puissance, avait de lui-même renoncé à tout projet d’ambition ; il obéissait de son plein gré, sans stipulation écrite, à l’influence de l’Angleterre. La confédération mahratte n’existait plus ; le pouvoir du prince de l’ancienne dynastie qui venait de remonter sur le trône était entouré de barrières et de garanties qui le rendaient impuissant à troubler jamais la paix de l’Inde.

Les deux tiers de la presqu’île, à la fin de la guerre des Mahrattes, poursuivie avec vigueur, terminée avec succès, se trouvèrent sous l’administration directe des trois présidences ; l’autre tiers n’en subissait pas moins, quoique d’une façon plus détournée,