Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/241

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tanniques ; au midi, il confinait à Malacca. Cet immense territoire est arrosé de nombreuses rivières pouvant rivaliser, pour l’étendue de leur cours, pour leur adaptation au commerce et à la navigation avec toutes celles de l’Orient. Les principales sont l’Irrawaddy, le Thaluyein et le Sitang. La première prend sa source dans les montagnes du Thibet, coule dans toute la longueur de l’empire birman, et se décharge dans la baie du Bengale. Comme le Gange, l’Irrawaddy à deux cents milles de la mer donne naissance à deux rivières, la Lyne et la Bassein ; celles-ci, courant au sud-est et au sud-ouest, forment un delta entrecoupé par une multitude de petits ruisseaux, trop nombreux et trop insignifiants pour être parfaitement connus. L’Irrawaddy lui-même continue sa course au midi jusqu’à l’Océan ; les Européens ne l’ont pas exploré jusque là, mais les récits des indigènes s’accordent à le représenter comme n’ayant rien perdu de sa majesté jusqu’à ce dernier moment. La Thaluyein prend aussi sa course dans les montagnes du Thibet ; elle coule à travers la province chinoise de Yunan, forme la frontière entre Ava et Siam, et enfin se jette dans la mer à Martaban. Le royaume de Pegu est une plaine parfaitement unie ; il s’étend depuis les montagnes de Yomadoung, qui bordent Aracan, jusqu’à la rivière de Thaluyein à l’est. Prome et Tonghoo sont ses villes frontières au nord ; elles appartinrent successivement aux Birmans et aux Peguins. On l’appelait le grenier d’Ava ;