Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/258

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hauteur considérable, évaluée à trois cent trente-six pieds. À son sommet se déploie une sorte d’ombrelle ou de vaste parasol en fer, curieusement travaillé, aux bords duquel sont suspendues une multitude de clochettes en métal qui s’agitent avec une sorte d’harmonie au moindre souffle de vent. Ce n’est pas du premier coup que la pagode est venue atteindre à ses gigantesques dimensions ; plusieurs rois l’ont tour à tour enrichie, embellie, agrandie. Au dire du peuple, une grande chambre toute remplie d’or, de pierreries, de diamants, occupait le centre de l’édifice. Cette croyance se trouva dénuée de fondement.

Faisant face aux quatre points cardinaux, mais unis à la pagode, sont de petits temples en bois tout remplis d’images colossales de Boudha. Le style général est celui de l’architecture chinoise. L’une de ces statues n’a pas moins de douze pieds de hauteur ; le dieu est représenté assis, les jambes croisées au-dessous de lui, les mains sur ses cuisses ; sa contenance est riante ; ses cheveux sont laineux ou frisés, ce qui pourrait faire croire que Boudha était d’origine mauresque, à moins que ce ne soit une perruque dont le sculpteur ait voulu lui couvrir la tête. Tout autour de la pagode sont rangées de petites colonnes de pierre, dont l’emploi est de soutenir des flambeaux les jours de fête ; autour de chacune sont de larges pierres et des vases de bois, destinés à recevoir les offrandes offertes au dieu par les dévots. La terrasse supportant la pagode a