Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/259

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neuf cents pieds de long sur six cent quatre-vingt-cinq de large ; elle s’élève au-dessus de la terrasse inférieure d’une hauteur de quinze pieds ; celle-ci ayant de son côté la même hauteur au-dessus de la route. Le manque de matériaux pour bâtir, la nécessité d’occuper promptement la pagode et d’en faire un poste militaire, rendirent nécessaire de l’occuper immédiatement par des troupes. On vit les soldats anglais nettoyer leur fusils, fumer leurs cigares dans ce même sanctuaire jusque là impénétrable à tout autre qu’aux prêtres des dieux ; un shakos ornait sacrilégement la tête de Boudha, tandis que ses bras étaient chargés de havresacs, d’habits rouges, et de toutes autres pièces de l’accoutrement d’un soldat. Le fondateur de cette pagode et la date de sa fondation demeurent également inconnus, ou du moins sont enveloppés de mystérieuses fictions. Selon les Birmans, elle avait été d’abord commencée par des esprits, puis continuée par les hommes sous leur direction. La route qui conduit de Dagon à Rangoon est ornée, garnie de maisons de bois où habitent les prêtres qui desservent le temple.

Le 15, des bateaux envoyés en reconnaissance reçurent quelques coups de feu, qui partaient de l’intérieur d’un ouvrage en terre élevé auprès du village de Kemundine. Le jour suivant, sir Archibald Campbell envoya le capitaine Birch avec la compagnie de grenadiers du 38e régiment, pour chasser l’ennemi de ce point. Il se trouvait deux