Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/264

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le laissèrent approcher jusqu’à une trentaine de verges ; ils commencèrent alors un feu bien nourri, accompagné d’un grand bruit de tambours de tam-tams, de cloches et d’autres instruments. D’ailleurs, pas un des fusils du détachement n’était en état de faire feu ; les Birmans bien à couvert, avaient au contraire leurs armes en bon état. Les Anglais, essuyant ce feu sans y répondre, parvinrent au pied de la palissade ; elle se trouva trop haute pour être escaladée sans échelles, et ce détachement s’en trouvait dépourvu. Après bien des efforts, les Anglais en enlevèrent néanmoins l’une des faces. Se réfugiant à l’autre extrémité de l’enceinte et ne donnant aucun signe de crainte, les Birmans reprirent leurs rangs ; ils attendirent sans bouger la charge à la baïonnette des assaillants. Dispersés après ce combat, qui ne dura que peu de minutes, pas un seul ne demanda quartier. L’un d’eux, désarmé, saisit le mousquet d’un soldat anglais par la baïonnette, et le frappa à la figure de l’autre main. Leur mépris de la mort semblait vraiment inconcevable. Pendant ce temps, un autre détachement anglais s’était présenté devant une seconde et plus large palissade, qui fut de même emportée. 300 Birmans périrent dans les deux retranchements. Ces ouvrages consistaient en un parapet en terre, soutenu par des pièces profondément enfoncées en terre ; la terre du parapet provenait d’une tranchée intérieure d’environ trois pieds de profondeur située sous lui, et dans laquelle on se trouvait parfaitement à couvert