Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/276

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dans les tranchées et cherchaient à sauver leur vie en se cachant parmi les morts. 500 Birmans, parmi lesquels se trouvait Soomba-Woonghee, furent tués dans cette palissade centrale. Les autres palissades, au nombre de sept, avaient été défendues et emportées avec la même bravoure, donnant sur un plus petit théâtre la répétition de la même scène. Dans sa retraite précipitée, l’armée ennemie laissa dans les villages voisins un grand nombre de blessés qu’elle n’eut ni le temps ni le moyen d’enlever.

Après cela, un assez long temps s’écoula sans donner naissance à aucun événement considérable. Les pluies étaient continuelles, le pays voisin de l’armée tout-à-fait inondé ; la maladie avait fait de grands progrès parmi les troupes. L’ennemi, de son côté, devenu plus prudent, se bornait à attaquer les détachements envoyés au fourrage. D’ailleurs, on savait que la cour d’Ava redoublait d’efforts pour réparer les malheurs de la guerre. Le général anglais se trouvait ainsi tout-à-fait trompé dans l’espérance de porter l’ennemi à solliciter la paix par quelque opération locale ; il se trouvait, en outre, dénué de moyens pour porter la guerre à une journée de marche dans l’intérieur. Il résolut dès lors d’agir à l’est, et de tenter la conquête des provinces maritimes de l’empire ; il se flattait d’arriver par cette voie au même but, c’est à-dire d’amener la cour d’Ava à demander la paix. La flotte fit, en conséquence, voile de ce côté ; et l’expédition eut un plein succès. Tavoy se rendit, Mergy