Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/275

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de confiance dans la force de ces ouvrages et dans la valeur de ses soldats, il s’y croyait en pleine sécurité. Au moment de commencer son dîner on vint l’avertir de l’arrivée des troupes anglaises : « Qu’on chasse ces insolents étrangers, » fut sa réponse. Ses lieutenants se dirigèrent vers leurs différents postes, il continua son repas. Cependant le bruit de la mousqueterie augmentait sur tous les points ; le woonghee, quittant la table, accourut au fort du combat, où il encouragea ses troupes de ses paroles et de son exemple. Bientôt les deux premières lignes palissadées furent emportées avec un grand carnage ; les soldats qui les défendaient s’amassèrent en foule dans la palissade du centre ; ils furent suivis par les soldats anglais, dont le feu produisit un résultat terrible sur cette foule ainsi pressée. Tous les efforts des chefs birmans devinrent inutiles pour rétablir quelque peu d’ordre : la panique se mit parmi eux ; se précipitant vers la seule porte par laquelle on pût sortir, ils ne tardèrent pas à l’encombrer. Les uns s’efforçaient de descendre le long des murailles, mais ils périssaient sous le feu des Anglais ; les autres, cédant à un furieux désespoir, saisissaient leurs sabres à deux mains, se précipitaient sur les baïonnettes ennemies, où ils trouvaient cette mort qu’ils semblaient tout à la fois craindre et chercher. Leurs longs cheveux noirs flottant épars sur leurs épaules, la fureur qui les animait, leur donnaient un aspect étrange et terrible. Quelques uns se réfugiaient