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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/302

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vait en effet au reste de la ligne anglaise toute possibilité d’apercevoir ce qui se passait à Kemundine ; un épais nuage de fumée qui s’élevait au-dessus du lieu du combat achevait de le dérober aux yeux. Mais les Birmans, étonnés de la résistance qu’ils trouvaient, après une perte considérable, abandonnèrent l’entreprise ; la fumée du combat ne tarda pas à se dissiper. On put voir de la grande pagode les mâts des vaisseaux qui s’élevaient à leur place précédente au-dessus des arbres de la forêt, ce qui ne laissait aucun doute de l’issue du combat.

Dans l’après-midi, l’armée birmane s’était formée en colonne, manœuvrant à l’ouest de la rivière, se dirigeant à travers les plaines de Dallah, vers Rangoon. Partagée en six divisions, elle exécutait ses mouvements au commandement de plusieurs chefs, avec une grande régularité. Les ombrelles dorées, signes de l’autorité de ces derniers, étincelaient au soleil en raison de leur éloignement de l’armée ennemie, c’était la seule chose qu’il fût possible aux Anglais d’en apercevoir, et ce mystère avait quelque chose d’effrayant. Arrivée sur la rive opposée a Rangoon, la première division des Birmans, quittant ses armes, ouvrit la tranchée, puis commença la construction des batteries destinées à jouer contre la flotte. Le corps principal s’enfonça dans le jungle, abattit des arbres, fixa l’emplacement d’un camp et l’entoura de palissades. Ces préparatifs achèves, plusieurs co-