Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/303

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lonnes débouchèrent de la forêt à un mille à l’est de la grande pagode ; elles se dirigèrent vers Rangoon par un sentier bordant la forêt, portant à profusion des bannières et des drapeaux. Bientôt ces différents corps, ayant pris les postes assignés d’avance à chacun, formèrent une ligne continue, débordant par ses extrémités la droite et la gauche de la position des Anglais, et l’enclavant tout entière. Un intervalle de peu d’heures suffit à cette opération. Les Anglais avaient à peine eu le temps de comprendre, de deviner ce qui se passait, car l’épaisseur de la forêt leur dérobait la vue de l’ennemi, lorsqu’ils se trouvèrent tout-à-coup emprisonnés dans cette ligne de circonvallation. Un seul côté leur demeurait ouvert : c’était un petit canal allant du derrière de leur position à la rivière de Rangoon. Cette circonvallation appuyait sa gauche à la rivière de Puzendon et sa droite à Kermundine ; elle avait son centre à la grande pagode, point le plus important, clef en quelque sorte de la position anglaise. Cette ligne n’avait qu’un seul défaut, inévitable d’ailleurs, en raison de la nature des lieux : elle était coupée en deux par la rivière, ce qui enlevait jusqu’à un certain point à l’ennemi la faculté de manœuvrer et de porter toutes ses forces soit à droite, soit à gauche. En revanche, toute cette opération fut conduite et exécutée avec un ordre, une régularité, dont s’étonnèrent les Anglais. Les différents corps vinrent tous à la fois prendre les postes qui leur étaient