Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/306

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rèrent sans être inquiétés par les nombreux corps qui se formaient autour d’eux. Les Birmans, à la vérité, aussitôt cette retraite effectuée, vinrent occuper de nouveau la tranchée, et recommencer leurs travaux comme si rien n’était arrivé. Un corps de réserve considérable prit en outre immédiatement position de manière à protéger les travailleurs contre de nouvelles attaques.

Le mauvais succès de leurs attaques sur Kemundine n’avaient pas découragé les Birmans. La nuit venue, ils firent un nouvel effort, en quelque sorte désespéré. Fatigués des travaux et des combats de la journée, les Anglais étaient au moment de se livrer aux repos ; tout-à-coup une clarté étincelante remplit les airs, illumine la campagne à plusieurs milles à la ronde : c’étaient plusieurs radeaux-brûlots qui descendaient la rivière, tout enflammés, dans la direction de Rangoon. Des décharges de mousqueterie se firent tout-à-coup et au même instant entendre de Kemundine. Les Birmans avaient lancé leurs brûlots sur le fleuve avec le premier flux de la marée, dans l’espérance de forcer les vaisseaux à s’éloigner de leurs stations. Ces brûlots étaient suivis de bateaux de guerre tout prêts à prendre avantage du désordre qui devait s’ensuivre si quelques vaisseaux prenaient feu. Le sang-froid et l’intrépidité des marins anglais prévinrent ce danger : descendant dans des bateaux, ils jetèrent le grappin sur les radeaux enflammés, les conduisirent au-delà du mouillage ou les firent échouer