Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/315

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

serve de son armée était demeuré au village de Koleen, distant de quatre milles de la grande pagode. Bandoolach se dirigea sur ce point à la tête de 25, 000 hommes. La jonction de ces deux corps une fois opérée, ils commencèrent à fortifier une montagne sur laquelle était situé le village, avec une activité dont les soldats birmans sont seuls capables. En quelques instants la montagne, quoique fort rapide, se trouva transformée en une vaste palissade entourée d’un large et profond fossé ; les abords du front présentaient l’obstacle ordinaire d’arbres abattus, et dont les branches entrelacées devaient rendre à la fois difficile et dangereuse la marche de l’assaillant. La garnison de l’intérieur de la palissade avait tout le loisir de diriger sur lui un feu très meurtrier, pendant qu’il essaierait de se frayer un passage à travers l’abatis. Au milieu de cette position redoutable, Bandoolach sentit renaître toute sa confiance. Il médita une nouvelle attaque sur les lignes des Anglais ; mais cette fois, ne se fiant pas uniquement à la force, il essaya d’y joindre la ruse et la trahison.

La population de Rangoon, fort considérable en temps ordinaire, s’était beaucoup accrue dans ces derniers temps. À chacune des défaites de l’armée birmane, un grand nombre de déserteurs venaient y chercher un refuge, plusieurs accompagnés en outre de leurs familles. Il était de la politique anglaise de les accueillir avec empressement. Parmi ces fugitifs, beaucoup arrivaient avec des disposi-