Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/316

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tions amicales à l’égard des Anglais, d’autres nourrissaient contre eux des sentiments hostiles. Autant qu’il était en lui, Bandoolach, au moyen des fréquentes communications qu’il entretenait avec l’intérieur de la ville, nourrissait ce dernier sentiment ; il parvint en outre à jeter dans les rangs de ces fugitifs un grand nombre de ses partisans les plus hardis et les plus dévoués. La situation des Anglais devint alors assez difficile dans l’intérieur même de Rangoon : dans tous les coins se trouvaient des assassins, des espions, des incendiaires ; il fallut surveiller pour ainsi dire tous les indigènes. La destruction des magasins et des munitions devenait sans cesse à craindre ; ce ne fut qu’à force de surveillance et d’énergie qu’elle n’eut pas lieu. La ville était construite tout entière de matériaux inflammables ; il suffisait d’un flambeau, d’une torche, d’une maison à laquelle le feu eût été mis, pour allumer un incendie terrible ; l’ennemi, toujours en embuscade, en aurait profité. Pour masquer de plus en plus ses desseins, Bandoolach fit répandre le bruit de l’arrivée dans son camp d’un négociateur venu d’Ava avec plein pouvoir de traiter de la paix. On nommait même ce négociateur : c’était, suivant ce qu’on assurait, un certain Mounshoczar, bien connu comme l’ami, le partisan de la paix. Les émissaires de Bandoolach ne négligeaient rien pour tromper ou endormir l’activité du général anglais. Celui-ci, n’en demeurait pas moins sur ses gardes.