Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/330

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d’une plaine de blé on le ferait, des endroits où se serait successivement abattue une nuée de sauterelles. Après une marche de vingt milles, l’armée campa le 20 sur les bords d’un petit ruisseau, poussant une forte avant-garde jusqu’à Lain ; le 2 à Keysagain. Ce village, en ruines, comptait pour seuls habitants quelques familles qui s’y étaient réfugiées ; chassées de Rangoon, elles avaient long-temps erré dans les bois, en proie à la misère et au dénûment. Le 22, le corps d’armée joignit l’avant-garde et arriva à Lain. Le terrain jusque là était toujours un jungle entrecoupé çà et là de culture de riz ; les arbres de haute futaie ne s’y montraient qu’en petit nombre ; la plupart des plaines, quoique d’un sol éminemment riche et fécond, étaient incultes et désertes. La contrée ne semblait pas devoir être très peuplée. Lain est dans une situation agréable, sur les bords de la rivière du même nom ; ses habitants l’avaient abandonnée, mais ses maisons nullement endommagées. Capitale d’un assez grand district, il fournissait un millier de combattants pour le service de l’État ; station habituelle des bateaux de guerre, et bien situé pour un établissement de ce genre, il communiquait avec l’Irrawaddy par plusieurs canaux. De Rangoon à Lain on ne rencontra ni vaches ni bœufs ; en revanche le pays abondait en buffles. Par malheur on ne pouvait guère tirer de service de ces derniers animaux ; la lenteur excessive de leur allure aurait retardé, ralenti outre