Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/331

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mesure la marche de l’armée ; d’un autre côté la chaleur du soleil les abattait très promptement. Le 24, un partie du corps d’armée se remit en route ; mais deux bataillons de Cipayes demeurèrent à Lain pour remplir les chariots vides des approvisionnements qui ce même jour venaient d’arriver par la rivière.

Le 25, le corps d’armée arriva à Outcan, à quatre milles et demi. Durant ces deux dernières marches, les Anglais avaient cheminé sur la lisière d’une grande forêt appelée Sarrawaddy ; ses nobles arbres, se balançant au-dessus de leurs têtes, formaient un dais impénétrable aux rayons du soleil. De temps à autre la forêt faisait place à de vastes et fertiles plaines ; çà et là se rencontraient des cottages ruinés, maintenant déserts, peu de jours auparavant habités par d’industrieux Carians. Outcan est un grand et long village habité tout à la fois par des Birmans et des Carians ; les premiers avaient fui dans les bois en apprenant la marche de l’armée anglaise ; mais les seconds étaient demeurés dans leurs habitations, vendant aussi cher que possible leurs œufs et leur volaille. Ils aimaient l’argent, mais plus encore les liqueurs spiritueuses ; un verre d’eau-de-vie en tirait plus de service que plusieurs pièces de monnaie. Le 26, l’armée atteignit Soomza, abandonné la veille par son gouverneur ; avant de se retirer, celui-ci, employant un singulier stratagème, avait fait jouer pendant quelques instants, quoiqu’il ne parût pas un seul An-