Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/332

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

glais, toute son artillerie et sa mousqueterie ; il voulait faire croire, soit à Bandoolach, soit à l’empereur, qu’il ne s’était retiré qu’après une défense obstinée. La découverte de cette ruse lui donna lieu de craindre que sa conduite ne fut punie. Entrant dès lors en communication avec les Anglais, il exprima à différentes reprises le désir de se placer sous leur protection. Entouré d’espions, gardé à vue, il ne put cependant trouver l’occasion de tromper leur vigilance. Sur ces entrefaites se présenta un messager de la part du gouverneur de Sarrawaddy, son supérieur immédiat ; il portait une lettre devant, selon lui, contenir un plein pardon. Mais il n’était lui-même qu’un assassin déguisé ; profitant du moment où le gouverneur de Soomza lisait cette dépêche, il tira son sabre, et d’un seul coup lui abattit la tête. L’armée anglaise s’arrêta deux jours à Soomza pour donner aux deux bataillons indigènes laissés en arrière le temps de rejoindre. Quelques prisonniers faits en ce lieu donnèrent la nouvelle de l’entière dispersion de la dernière armée de Maha-Silwah. Les soldats des provinces inférieures s’étaient retirés chez eux en grand nombre. Mais ceux des provinces supérieures s’assemblèrent en bandes de-maraudeurs, brûlant les villages, dévastant le pays, se livrant aux plus affreuses cruautés. Ils venaient exercer leurs ravages jusque dans le voisinage de l’armée anglaise, mais grâce à leur adresse savaient échapper à toute poursuite.

Le 1er mars, l’armée se remit en marche en se