Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/354

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retraite sur Prome, donnant sur son passage des assurances des dispositions amicales des Anglais, dans tous les villages qui se trouvaient encore habités ; elle arriva enfin à Prome, et put s’étonner de l’aspect nouveau que présentait alors la ville. Dès le milieu de juin, l’armée entière était confortablement établie dans de spacieux bâtiments construits dans le style birman ; les officiers s’étaient bâti un grand nombre de petites maisons ; naguère encore déserte, la ville avait repris toute l’apparence d’une populeuse et florissante cité. Les rues, nettoyées de toute immondice, étaient macadamisées ; des maisons s’élevaient dans toutes les directions ; un large et long bazar avait été bâti, et toute la population féminine s’empressait d’y porter des fruits, du poisson, du riz, des légumes ; des étoffes, des vêtements de soie, d’autres objets de luxe ornaient la devanture d’un grand nombre de boutiques. Les temples avaient été rouverts. En un mot, la ville de Prome paraissait plus florissante et plus paisible que jamais. Ses environs changèrent bientôt également d’aspect.

Un des premiers soins du général fut la formation d’un dépôt à Prome ; sans cette mesure, l’armée se serait trouvée dans l’impossibilité de se porter en avant, ou même de conserver plus long-temps sa position actuelle. Un paiement libéral est l’appel le plus éloquent aux ressources locales, mais cela devait être surtout vrai dans cette occasion ; habitués qu’ils étaient à ne recevoir aucun