Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/355

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prix de leur travail, ce moyen ne pouvait manquer d’avoir plus d’efficacité sur les Birmans que sur tout autre peuple. De nombreuses flottilles de canots dont la construction permettait de remonter les torrents de l’Irrawaddy, furent placées à la disposition de l’administration. Bientôt de vastes magasins de tous les genres furent assemblés à Prome, assez considérables pour pouvoir subvenir aux besoins de l’armée pendant une longue campagne. On s’occupa encore de rassembler assez de chariots et de bétail pour le transport des magasins de l’armée. On savait que le district de Prome et les autres districts plus élevés du Pegu abondaient en bétail de toute espèce ; la religion des Birmans leur interdisant de mettre à mort aucun animal domestique, les vaches et les bœufs sont uniquement employés au labourage et ne meurent que de vieillesse ou de maladie. Aussi les habitants furent à peine établis dans leurs maisons, qu’on vit bientôt sortir de toutes les forêts, qui dans ce pays usurpent plus de la moitié du sol, de nombreux troupeaux des plus beaux bœufs. La même contrée qu’on avait traversée déserte peu de semaines auparavant, qui semblait tout-à-fait dénuée de moyens de nourrir et d’approvisionner l’armée, se trouva tout-à-coup changée en un riche et fertile pays. Les troupes reçurent régulièrement une ration de bœufs vendus par les indigènes.

Le général anglais ne borna pas là ses soins : il s’occupait de garantir contre le désordre et l’anar-