Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/392

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par écrit. Sir Archibald s’empressa de répondre que la promesse verbale de personnages aussi éminents suffisait. Il promit de son côté de relâcher les chefs birmans de Tavoy, Mergey et Cheduba, faits prisonniers et alors à Calcula. En définitive, les négociateurs birmans, alléguant leur manque d’instructions par rapport à une demande à laquelle ils étaient si peu préparés, se déclarèrent obligés d’en référer à la cour d’Ava. Ils conclurent en demandant la prolongation de l’armistice jusqu’au 3 novembre, pour avoir la réponse de celle-ci. Sir Archibald accorda d’autant plus volontiers ce délai, qu’il ne devait nullement retarder le commencement des opérations de la guerre. L’inondation qui couvrait encore le pays rendait impossible tout mouvement de troupes avant la fin de novembre.

Sir Archibald Campbell avait précédemment invité le kee-woonghee et les autres négociateurs birmans à dîner avec lui, à l’européenne. Ce dîner devait avoir lieu dans la salle même du lotoo, et le jour en avait été fixé au lendemain de la conférence. Malgré l’issue de celle-ci, les Birmans n’en furent pas moins exacts à l’invitation ; ils se montrèrent fort à l’aise, burent du vin, mangèrent de tout ce qui leur fut offert. « La rencontre des chefs de deux nations en guerre, dit l’un d’eux, à un divertissement commun, au milieu d’une guerre acharnée, est chose remarquable ; c’est une preuve extraordinaire de confiance et de bonne foi réciproque ; c’est un procédé vraiment digne de représentants